LA GESTION DU PERSONNEL NON RELIGIEUX DANS LES SERVICES ET INSTITUTIONS ECCLESIALES: CAS DU DIOCESE DE COTONOU
Présenté par Eric Arnaud NASSARAH, sous la direction du Maîtrise Arsène M. EMIEN, Docteur en droit privé, Avocat.
Ce Mémoire de Maîtrise en Sciences Juridiques porte sur le thème "LA GESTION DU PERSONNEL NON RELIGIEUX DANS LES SERVICES ET INSTITUTIONS ECCLESIALES: CAS DU DIOCESE DE COTONOU". Son auteur, M. Eric Arnaud NASSARAH veut réfléchir sur les problèmes juridiques posés dans la gestion du personnel des services et structures d'affaires que l'Eglise particulière du Benin a créés" (p.1). Il pense que "les services et structures catholiques emploient de plus en plus de personnel alors que le monde devient de plus en plus sensible et exigeant par rapport au respect scrupuleux du droit du travail" (p.2). Selon notre auteur, l'Eglise gère très mal son personnel et "les manquements aux droits des travailleurs portent gravement atteinte à la crédibilité du message de l'Eglise" (p.2).
Je voudrais avec vous revenir à la spiritualité du travail qui nous permet de comprendre mieux la position de l'Eglise Catholique en la matière. Je vous renvoie aux excellents articles de Paul Lamarche sur le travail dans la Sainte Ecriture, d'Antonio Quacquarelli, le travail aux temps des Pères, de Pierre Vallin, le travail au Moyen-Age, et la problématique moderne du travail, dans le Dictionnaire de Spiritualité (Paris, Beauchesne 1991).
Dans l'Ecriture Sainte, nous notons deux courants:
Un courant pessimiste qui considère le travail dans ses mauvais côtés. Même en tenant compte que l'homme avant le péché, en Gn 2,15, est établi par Dieu dans le jardin d'Eden pour le cultiver et le garder (ou bien pour le culte et la garde), même en tenant compte que Dieu lui-même travaille et fabrique des tuniques de peau, il reste qu'est souligné ici, en rapport avec le péché, l'aspect pénible du travail(3,17-19). A travers la forme mythique du récit on perçoit d'une part la prise de conscience de la dure nécessité du travail pour vivre et survivre, et d'autre part le désir d'expliquer le travail est trop souvent pénible, alors que la création venant de Dieu est bonne. Ce courant réaliste et pessimiste se retrouve à chaque époque de la Bible: (Ex1,8-14; 5,6-18 (le travail injustement imposé aux enfants d'Israël en Egypte; dans la Septante on commence à faire une distinction entre le travail librevet le travail d'esclave); 2 Sam 12,31; 1 Rois 12,1-4; Amos 5,11;Jér.22,13;Qoh. 2,22-23 (le travail est vain); Sir. 33,25-33 (conseils modérés et durs sur la manière de traiter un esclave); Jac 5,4 décrit aussi les injustices accompagnant le travail.
A ce courant on peut rattacher plusieurs ramifications. Ainsi vit-on dans l'Ancien Testament (comme dans d'autres religions) une certaine méfiance, non pas envers le travail agricole, plus ou moins inspiré par Dieu (Is. 28,23-29) mais envers tout ce qui, produit artificiellement, paraît concurrencer Dieu et la nature. C'est dans la descendance de Caïn qu'on rencontre Hénok, le constructeur de la ville (Gn4,17), et Tubal-Caïn, l'ancêtre de tous les forgerons en cuivre et en fer (4,22); on sait comment la construction de la tour de Babel est présentée comme une atteinte aux droits de Dieu (11,1-9). Faut-il situer dans ce courant (même si les motifs sont multiples et complexes) la tendance à se méfier de l'art, spécialement de l'art figuratif? Pourquoi Paul n'a-t-il pas un mot d'admiration pour le travail manuel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire